Durant votre séjour au Pérou vous serez certainement amené(e) à passer plusieurs jours en altitude (au-delà de 2.500 mètres). Ces informations vous sont destinées.

Vous souhaitez un circuit vous permettant de vous acclimater progressivement à l’altitude ?
Découvrez notre circuit « Arequipa, Lac et Vallée », d’Arequipa, au Canyon du Colca, en passant par le lac Tititcaca puis Cusco, ce circuit monte doucement en altitude pour vous permettre de vous adapter petit à petit et d’éviter le « soroche » (le mal d’altitude).

Si vous souhaitez un devis personnalisé, demandez plus d’information à l’un de nos concepteurs voyages.

Origine du mal des montagnes (MAM, ou mal de l’altitude)

En altitude, la pression atmosphérique diminue. La quantité d’oxygène disponible à 3000 mètres correspond aux deux tiers de celle disponible au niveau de la mer. A 5.000 mètres, elle est de moitié inférieure.

L’organisme réagit à ce manque d’oxygène (ou hypoxie) de deux façons :

 

Réaction immédiate


Accélération de la fréquence de ventilation et de la fréquence cardiaque, afin de capter davantage d’oxygène dans l’air et le transporter plus rapidement aux organes.
Cette réaction est coûteuse pour l’organisme au plan énergétique, car elle fait travailler davantage les muscles respiratoires et le cœur.

Réaction progressive


La réaction immédiate est remplacée ou complétée par un mécanisme plus économique : l’augmentation du nombre de transporteurs d’oxygène, c’est à dire les globules rouges. L’organisme met du temps à fabriquer des globules rouges, il faut passer au moins une semaine en altitude pour voir augmenter leur nombre. La fréquence de ventilation et le rythme cardiaque pourront alors ralentir, sans toutefois revenir aux valeurs de base.

Qui est affecté ?

On considère que le mal de l’altitude (ou « soroche » dans les Andes) affecte environ:

  • 15% des gens à partir de 2.500 mètres
  • 60 % des gens à partir de 4.000 mètres
  • tout le monde en haute altitude (plus de 5.000 mètres)

A l’instar du mal de mer, il peut concerner n’importe qui indépendamment de l’âge, du sexe et de la condition physique.

Quels sont les symptômes ?

La réaction à l’altitude est propre à chaque individu.
La plupart du temps, le MAM (mal de l’altitude) est bénin et se traduit par divers troubles qui surviennent séparément ou associés à d’autres, et ce dès les premières heures du séjour en altitude.

  • maux de tête
  • sensation de fatigue et somnolence
  • essoufflement
  • troubles du sommeil
  • vertiges et troubles de l’équilibre
  • perte d’appétit et troubles digestifs
  • nausées
  • irritabilité

 

Ces symptômes, fréquents et normaux, disparaissent généralement d’eux-mêmes (ou du moins s’atténuent grandement) après plusieurs heures en altitude et en ayant recours à des antalgiques (aspirine ou paracétamol).

Parmi les complications graves : l’œdème pulmonaire (toux, crachats, lèvres bleues, insuffisance respiratoire) ou l’œdème cérébral (maux de tête intenses non soulagés par l’aspirine, vomissements, troubles de la vue, parfois troubles psychiatriques). Il s’agit alors d’une forme extrême du MAM. Il faut immédiatement réagir en faisant descendre à l’altitude la plus basse possible et sans délai la personne concernée. Un médecin spécialisé devra être immédiatement contacté.

Nous connaissons un cas de crise sévère tous les deux ans environ (il survient en général dès les premiers jours en altitude).

Votre sécurité étant notre priorité, tous nos guides et accompagnateurs sont formés à diagnostiquer les œdèmes quand ils surviennent et à réagir de la façon la plus appropriée. Nous menons des formations de secours et premiers soins à tous nos guides.

Avant le départ

S’entraîner physiquement avant un séjour en altitude n’élimine pas les effets du mal de l’altitude mais est évidemment recommandé: la pratique du vélo, de la natation ou de la randonnée (si possible en altitude) constituera une bonne préparation.

Il est important de consulter votre médecin traitant pour qu’il détecte d’éventuelles carences ou affections avant votre départ. Vous pouvez éventuellement consulter un centre spécialisé dans la médecine de montagne.

Pour un séjour incluant des activités sportives (trekking, andinisme …) au-delà des 3.000 mètres, nous vous demanderons de remplir un questionnaire de santé. Selon les réponses que vous apporterez, nous vous demanderons de présenter un certificat, délivré par un médecin, vous déclarant apte à la pratique d’activités sportives en altitude.

Sur place, acclimatation indispensable

Pour atténuer les effets du MAM et limiter les risques d’aggravation, deux règles d’or sont à respecter.

Commencer doucement
Une semaine en altitude est généralement suffisante pour une bonne acclimatation.
Nous veillons particulièrement à ce que nos programmes commencent en douceur, avec, dans les premiers jours, des activités ou excursions peu éprouvantes, à proximité des centres de soin en cas de besoin, tout en ménageant des plages de repos.

Monter progressivement
On conseille, au delà de 3.500 mètres, de ne pas monter de plus de 700 mètres d’une nuit à l’autre.
Par exemple, en partant de 3.500 mètres, il est possible passer un  col à 4.500 mètres (+1.000 m) à la condition de dormir plus bas, à 4.000 mètres. La différence d’altitude de ce bivouac par rapport à la nuit précédente n’étant alors que de 500 mètres et permet une meilleure acclimatation.

Quelques conseils pour le séjour

Dans les premiers jours
– particulièrement les premières 24 heurs, s’efforcer d’économiser ses forces, marcher lentement et avoir une bonne ventilation
– ne pas faire d’efforts physiques inutiles ou inconsidérés « pour se tester », même lorsqu’on se sent en pleine forme (cela peut favoriser l’apparition du MAM)

Durant un trek ou une ascension
– éviter les efforts violents (pas de géant, sauts, course…)
– ne pas se mettre en surrégime
– pour bien dormir, une fois arrivé au bivouac, monter de 200 à 300 mètres sans sac, y rester une heure et redescendre au camp
– en cas de souffrance (à l’exception des maux de tête soulagés par la prise d’aspirine), il faut arrêter l’ascension et se reposer
– si les signes persistent, il faut alors redescendre de 300 à 400 mètres et ne reprendre la progression que le lendemain si les signes ont disparu ; dans le cas contraire, il faut renoncer à poursuivre le trek ou l’ascension

Toujours bien s’hydrater
Pour éviter la déshydratation (favorisée par la combinaison altitude + soleil + effort), il est primordial de boire beaucoup (3 à 4 litres chaque jour). Ce sera l’occasion d’apprécier le « maté de coca » (infusion de feuilles de coca, boisson typique des Andes), énergétique et réputé excellent pour atténuer les effets de l’altitude.

Durant les treks ou ascensions, il faudra veiller à boire de l’eau minérale ou à purifier/faire bouillir l’eau des ruisseaux, sous peine de connaître d’autres désagréments, notamment gastriques.

Toujours bien s’alimenter
Durant le séjour et particulièrement lors d’un trek ou d’une ascension:
– manger équilibré (les végétariens peuvent être carencés en fer freinant la production de globules rouges)
– prendre un petit déjeuner abondant et complet
– se ravitailler régulièrement (barres de céréales, fruits secs, sucres sont distribués par nos équipes d’accompagnement)

Pour votre premier repas en altitude, nous vous conseillons de manger léger et de ne pas consommer d’alcool.

Quels médicaments ?
Si vous suivez un traitement, demandez conseil à votre médecin traitant, il saura vous dire s’il y a des contre-indications à sa prise en altitude, des précautions à prendre, des symptômes dont il faudra guetter l’apparition …

En cas de maux de tête, préférer l’aspirine (qui fluidifie le sang) au paracétamol.

Ne pas prendre de somnifères, qui favorisent les pauses respiratoires pendant le sommeil, ce qui aggrave l’hypoxie (manque d’oxygène).

La question du Diamox®
Le Diamox (acétazolamide) agit en augmentant la réponse ventilatoire au manque d’oxygène.
Nous déconseillons d’en prendre préventivement. Il vaut mieux privilégier une acclimatation naturelle par une montée progressive en altitude.

Il est à noter par ailleurs que:
– le Diamox peut provoquer des effets indésirables (perturbation du métabolisme)
– le Diamox est un diurétique qui risque d’entraîner une déshydratation
– administré préventivement il rend difficile la détection d’un problème lié à l’altitude

Il peut cependant être utile d’en emporter et nous recommandons sa prise en cas de mauvaise acclimatation à l’altitude, notamment s’il y a :

– une persistance des maux de tête malgré la prise d’antalgiques
– en cas d’ascension trop rapide
– pour le traitement d’œdèmes périphériques (gonflement du visage, des mains, des chevilles, importants au réveil et s’atténuant dans la journée) sans autre signe de MAM

Ne pas refuser le diagnostic
Si on souffre en altitude, c’est le MAM jusqu’à preuve du contraire !

Le diagnostic peut être vexant pour un sportif bien entraîné, ou frustrant parce qu’il implique de mettre fin à un trek ou une ascension. Mais le refuser peut aboutir à une catastrophe.

Il est indispensable d’être sincère avec soi-même et avec les guides et accompagnateurs qui encadrent le trek/l’ascension. Ils ont une grande expérience du terrain et seront en mesure de dispenser des conseils avisés et de prodiguer les premiers soins si nécessaire. Il leur appartient de prendre la décision de laisser ou non un participant poursuivre un trek ou une ascension.

Contre indications

Les séjours en altitude et particulièrement la pratique d’activités sportives (trekking, andinisme …) en altitude sont fortement contre-indiqués pour les personnes souffrant :

  •  d’insuffisance vasculaire
  • d’insuffisance respiratoire chronique
  •  d’épilepsie
  • de maladies nécessitant des injections répétées (par exemple diabète insulino – dépendant)
  • de maladies cardiaques non stabilisées
  •  de certaines maladies sanguines

Il est également contre-indiqué pour les personnes ayant subi une intervention neurochirurgicale, ou pour les personnes ayant souffert, lors d’un précédent séjour en altitude, d’un œdème cérébral ou pulmonaire.

Les séjours en altitude sont également déconseillés aux femmes enceintes et aux nourrissons (moins de 18 mois).